Chercheurs versus praticiens

Une personne à la recherche de la connaissance de soi est appelée un Chercheur. Un chercheur qui met en pratique la connaissance de soi est appelé un praticien. La plupart des chercheurs sont réticents à adopter une approche définie et fondée de leur recherche, ce qui signifie qu’ils continuent à chercher sans jamais trouver…

«Mon but est de trouver un but plus élevé et de mener une vie en accord avec ce but», a déclaré une femme qui a rencontré cet enseignement.

Ce but est noble mais peu pratique. Il y a trop de conditions préalables à sa réalisation. Pourrait-elle avoir de la chance et se voir confier un but supérieur par quelqu’un d’autre ? Ou pourrait-elle le trouver elle-même, auquel cas comment exactement, et comment sera-t-elle capable de reconnaître que le but qu’elle trouve est le bon pour elle ? Cela ne veut pas dire que son but ne représente pas un désir authentique venant de son Essence. L’Essence se réjouit d’être utile et lorsque nous découvrons les talents de notre Essence, ils cherchent naturellement à se mettre au service d’une cause supérieure. Cependant, la perspective de servir une cause supérieure peut tout aussi bien renforcer notre personnalité en lui donnant le sentiment d’être choisie, d’être plus digne que les autres. Cette chercheuse suppose qu’elle peut discerner si c’est son Essence, son Corps Physique ou sa Personnalité qui est à l’origine de son objectif. Elle suppose également qu’une fois qu’elle l’aura fait, elle sera capable de libérer son Essence de l’emprise de son Corps Physique et de sa Personnalité en le souhaitant simplement.

Les conséquences de cette méprise sont devenues évidentes lorsqu’elle a continué:

«Bien que je nourrisse cet objectif depuis des années, il s’est toujours heurté à la concurrence de mon mode de vie, qui consiste à boire et à rechercher le plaisir sexuel. Je n’ai jamais été capable de maîtriser ces puissantes pulsions physiques, ce qui a rendu ma recherche futile. Comment pourrais-je jamais poursuivre un but plus élevé si la partie dominante de mon corps cherche toujours à satisfaire ces désirs?»

Toute tentative de travail  intérieur qui escamote la réalité que nous sommes constitués de différentes parties, ou qui prétend que nous pouvons suivre les caprices et les fantaisies d’une partie au détriment des deux autres, est vouée à l’échec. Cela ne fera qu’aggraver le déséquilibre. Notre corps physique est programmé pour rechercher la nourriture, le repos et le sexe. Tels sont ses objectifs. Tant que nous habitons un corps physique, nous tombons toujours sous leur emprise. Se fixer un objectif noble ne peut pas éliminer ces désirs. Le corps reste indifférent à notre objectif ou s’y oppose activement. C’est pourquoi le travail du mois de janvier nous invite à décomposer notre noble objectif en petites étapes réalisables qui peuvent être introduites subtilement entre nos nombreux autres désirs.

Dans le cas de cette chercheuse, bien avant de trouver un but plus élevé, elle devra apprendre à s’observer de manière impartiale. Elle devra apprendre à distinguer les saveurs de son essence, de son corps physique et de sa personnalité, telles qu’elles se manifestent en temps réel. En d’autres termes, dans son long voyage vers le but, sa première étape devra être  l’auto-observation. Il est compréhensible que nous soyons réticents à faire un petit pas qui ne favorise que vaguement notre objectif plus large. Ce défi déterminera si nous restons des Chercheurs ou si nous devenons des Praticiens.

Une personne à la recherche de la connaissance de soi est appelée un Chercheur. Un chercheur qui met en pratique la connaissance de soi est appelé un praticien. La plupart des chercheurs sont réticents à adopter une approche définie et fondée de leur recherche, ce qui signifie qu’ils continuent à chercher sans jamais trouver. Par conséquent, si peu de personnes deviennent des chercheurs, elles sont encore moins nombreuses à devenir des praticiens.